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Buenos Aires : ce qu'il faut savoir

J’ai quitté la première étape de mon roadtrip à travers l’Amérique du Sud il y a quelques temps déjà. Et si vous avez suivi le peu d’aventures que j’ai eu le temps de vous poster sur les réseaux depuis, vous savez qu’il s’agissait de Buenos Aires. Grosse agglomération d’environ 13 à 15 millions d’habitants, sur laquelle je ne m’étais jamais réellement penchée, avant d’envisager d’y atterrir. Et puisque je l’ai quittée pour rejoindre de nouvelles étapes de mon roadtrip, je pense être maintenant en mesure de vous donner mon avis sur la ville et les impressions qu’elle me laisse tandis que je poursuis ma route à travers l’Amérique du sud.


Que puis-je vous dire sur Buenos Aires ? Si ce n’est qu’elle me laisse extrêmement mitigée et frustrée par tant de contrastes. À tel point qu’il me fallait un article entier pour vous décrire tout ce par quoi elle m’a faite passé. Buenos Aires est, selon moi, une de ces villes dont la première impression n’est pas toujours la bonne, et je pense aujourd’hui, avec mon propre recul, que les quatre jours que j’y ai passé étaient nécessaires pour le découvrir. La ville possède ses points faibles, comme ses points forts, et il ne suffit pas de la visiter pour le voir. Parce qu’en effet, ils se révèlent d’eux-mêmes au fur et à mesure que vous vous y aventurez. Si j’ai au tout début pensé ne jamais pouvoir me plaire dans la ville, je n’en suis plus si sûre aujourd’hui, et je vais vous expliquer pourquoi, en vous contant dans un premier temps nos deux premiers jours sur place.





Quelques impressions générales


Buenos Aires est une ville extrêmement contrastée, en partie dû aux nombreux districts qui l’habitent, ses différents quartiers. Tous ont leur identité et leur univers propre : Palermo au nord-ouest ponctué de parcs et de beaux immeubles anciens, la Recoleta au nord, soit le quartier le plus huppé de Buenos Aires, Puerto Madero et ses constructions récentes à l’est, Montserrat et San Telmo les quartiers d’artistes au sud, et La Boca, quartier le plus modeste, plus excentré encore, vers le sud.


Je vous avoue donc honnêtement qu'avec autant de diversité et de disparités entre les quartiers, Buenos Aires m’a séduite, tout comme elle m’apeure. Et me fascine, tout comme elle me rebute à la fois. Et si certains adorent cette ville, et bien qu’ils aient tout à fait raison, je n’ai pu de mon côté, m’empêcher d’en voir également les mauvais côtés. Alors si mes mots vous blessent parce que vous aimez l’endroit, ou si vous n’êtes pas d’accord avec moi, nous en débattrons. Je ne demande qu’à la découvrir à nouveau, d’un point de vue différent.


Bien sûr, je ne tire pas que du négatif de mon expérience dans cette ville. Au contraire, j’ai aussi énormément de bien à en dire ! Mais l’article suivant traite surtout de mes toutes premières impressions, alors ne soyez pas déçus de n’y ressentir que peu d’enthousiasme de ma part. Je vous l’ai dit, la première impression n’est pas toujours la bonne, et en ce qui concerne Buenos Aires, il suffit de parcourir la ville pour peut-être mieux l’apprécier. Et si vous souhaitez lire plus de positif à propos de Buenos Aires, je vous conseille plutôt de lire le prochain article pour un cityguide à travers la capitale !



Jour 1, jeudi 15 mars 2019 – Un pas dans la ville


J’ai jugé Buenos Aires dans l’heure même de mon atterrissage sur le continent sud-américain. Du premier pas en dehors de l’aéroport Ministro Pistarini, aéroport international d’Ezeiza où nous avons atterri, jusqu’au premier pas posé dans le hall de notre hôtel. Un hôtel déniché sur Airbnb, situé entre les quartiers Montserrat et San Telmo.


De l’aéroport, situé au sud-ouest de la ville, les navettes vers la capitale sont nombreuses (environ 145 ARS pour un aller, soit environ 3€) mais nous avons préféré prendre un taxi, pour environ 1377 ARS (soit 28,90€, prix variant d’une compagnie de taxi à une autre), afin d’arriver le plus rapidement possible. Vous pouvez donc en avoir pour bien moins cher en taxi, mais le fait est que nous étions épuisés et n'avons pas cherché à comparer les différents prix. Toutes les compagnies de taxi possèdent un guichet dans l'aéroport, impossible de les manquer.



À peine parvenus en dehors du hall de l’aéroport, je le sens, l’air a quelque chose de malsain. Il me paraît irrespirable tellement il semble pollué. Et l’odeur environnante n’aide pas. Mais il fait aussi bien lourd, et le vol a été fatigant, je mets donc mes aprioris sur le compte du climat et de la fatigue.


Sur le chemin vers l’hôtel, alors que le taxi roule en périphérie de Buenos Aires, en regardant par les vitres, je me rends d’abord compte de l’insalubrité du lieu. Les logements qui bordent la périphérie de la ville donnent l’impression d’être au cœur d’un bidonville géant. De grandes tours assez délabrées surplombent le paysage et les maisons qui sont à leur pied semblent abandonnées, voire inachevées. Les peintures s’effritent et les façades sont noircies, des portes manquent et on aperçoit des lignes à haute tension sortir de plusieurs recoins. Je ne peux pas mettre ce que je vois devant moi, sur le compte de la fatigue. Le lieu me déplaît, et le choc est d’autant plus violent car je viens d’un endroit qui ne m’a jamais offert de telles visions.


Si l’environnement actuel annonce un mauvais présage pour la suite, je ne suis pas du genre à rester campée sur mes premières impressions. Et je suis alors persuadée que j’ai besoin d’explorer, de vivre et de ressentir la vie à Buenos Aires, au cœur de la ville, pour m’en faire une autre image. Aussi je vous le dis, après avoir visité plusieurs quartiers de Buenos Aires, je dirai que l’insalubrité qui a été la première cause de mon dégoût, s’est effacée en fonction des différents quartiers de la ville. Pour laisser place je dirai même, à un enthousiasme plus ou moins constant.



Jour 2, vendredi 16 mars 2019 – Une matinée à La Boca


Le deuxième jour, je suis d’aplomb pour aller visiter le quartier de La Boca. Un des quartiers les plus dangereux de Buenos Aires, et non pas des plus riches, mais il y a un tel engouement autour de l’ambiance et des couleurs que l’on y croise, notamment dans la fameuse rue piétonne El Caminito, qu’il me semble tout indiqué d’aller visiter l’endroit. On dit que le quartier ouvrier de La Boca est bordé par des maisons en tôles bien colorées, qu’on y croise des danseurs de tango, et que les bars et stands de rue apaisent copieusement votre faim avec des mets typiques. La Boca tient sa célébrité de ses maisons colorées, peintes autrefois par les immigrés italiens venus habiter l’endroit. Et si aujourd’hui il ne s’agit que d’une reproduction de ce qu’était le quartier au temps de leur arrivée, il paraît que le charme opère encore.


La Boca se situe au sud de Buenos Aires et s’étend le long du vieux port, à la boca (l’embouchure) de la rivière Rio Riachuelo. El Caminito est bien la seule rue du quartier « fréquentable » pour les touristes, et dans le coin, il est conseillé de ne pas s’en éloigner pour ne pas se mettre en danger. Il existe 3 grandes rues touristiques qui bordent El Caminito, dans lesquelles il est possible de se promener en sûreté. Elles sont facilement reconnaissables à toute heure du jour puisque les commerçants y grouillent, et que les touristes y affluent. Le reste du quartier, est je vous l’assure, un vrai coupe-gorge la nuit venue. À partir de 18h, les commerces ferment et il est fortement déconseillé de traîner dans les rues.



Il est 10h du matin quand nous entrons dans le district. Sur le chemin pour nous y rendre, je ne cesse de regarder autour de moi de manière attentive pour ne pas avoir à faire de mauvaises rencontres. Nous nous aventurons librement dans les rues, sans tenter d’imprudence, mais ne nous sentons pas en danger. Du quartier de San Telmo à la Boca, il nous faudra bien 45min à pied pour y arriver (en prenant bien son temps), mais il fait très beau, et cela nous permet de découvrir la ville et de tester notre sens de l’orientation. Il me semble qu'il ne fait plus aussi lourd qu'hier, et qu'il fait même plutôt bon.


Au fur et à mesure que nous nous enfonçons dans le quartier, je retrouve les mêmes impressions que j’avais la veille à propos de la ville. Le quartier est bel et bien ce que l’on en dit, en dehors du "coin touristique". Des tours d’au moins 50 étages s’accumulent dans le paysage, et la saleté aussi. Oui, les rues sont sales et délabrées, les maisons le sont tout autant, à s’en demander s’il est possible d’y vivre à l’intérieur. Certaines maisons sont bien en tôles, et un volet manque par ci, une ligne à haute tension dépasse par là. Je n’ai pris aucune photo. Je n’y prendrai pas plaisir. Mais je sais que je vois la vraie Buenos Aires, celle que l’on ne nous montre pas dans les livres et sur les sites touristiques. Et bien que l'endroit soit en quelque sorte repoussant, il y règne un je-ne-sais-quoi qui lui donne aussi un certain charme.


À l'entrée du quartier de La Boca, une fresque géante pour illustrer l'identité de l'endroit. On peut lire en haut "Bienvenidos a La Boca".


Suite à notre arrivée quelque peu désorientée sur les lieux, un gentil Argentin nous indique que nous sommes bien arrivés à destination. Et si nous venons juste de quitter les rues malfamées de La Boca, arrivés au carrefour de la célèbre rue El Caminito, l’ambiance y est toute autre. Les touristes affluent sur la place, les sourires aussi, et avec, les danseurs de tango. L’endroit est sympathique, si ce n’est qu’il s’agit d’une vraie pêche à touristes. Les danseurs ne danseront pas ce matin sans un sou, et des personnes viennent m’aborder pour assister à des spectacles et des représentations de tango entre 30 et 50€.


Le tour est vite fait, les rues ont leur charme, les façades sont colorées et bien illustrées, mais le cœur n’y est pas. J’avais entendu parler de cet endroit comme de l’attraction qu’il ne fallait pas manquer et pourtant, j’en suis presque déçue. Malgré même que la représentation du quartier des premiers immigrés italiens soit réussie. Mais la magie n’y est pas. Nous finissons par remonter tranquillement le long du vieux port pour rejoindre le quartier le plus à l’est de Buenos Aires : Puerto Madero.


La devanture du célèbre Havanna Cafe, sur la place qui relie les principales rues piétonnes touristiques. On aperçoit un danseur de tango au premier plan à droite, sa partenaire est près du café.

Les maisons en tôles colorées de La Boca.

Puerto Madero, le rebondissement


Je vous avais parlé de contrastes. Et voici un bel exemple de ce trait de caractère que possède la ville. Puerto Madero est le quartier le plus récent de Buenos Aires, il regroupe donc de grands buildings et de grandioses gratte-ciels aux airs assez modernes. L’endroit est plus calme, moins sale, plus riche. Les habitants font leur footing au bord de l’eau, on y retrouve l’ambiance d’une ville typiquement américaine je dirai. Passer du quartier de La Boca à Puerto Madero vous donne l’impression de passer d’une ville à une autre. Et je dirai que c’est l’une des premières choses que j’ai sus apprécié de la ville, l’impression de découvrir des univers totalement différents d’une rue à l’autre.


À midi, nous nous arrêtons dans un restaurant assez "haut de gamme", Siga La Vaca, pour manger ce que nous attendions depuis notre arrivée : j’ai nommé l’asado. Une viande grillée, par un processus particulier dont les Argentins ont la technique, si savoureuse et si tendre, que je ne regrette pas un instant d’être venue goûter ça ici. Nous remarquons autour de nous que les locaux prennent généralement une bouteille de vin à table pour accompagner leur déjeuner, mais nous nous cantonnons à de la bière. Elle aussi, très savoureuse, et bien fraîche pour relever la température extérieure. Nous poursuivrons ensuite notre route dans le nouveau quartier, à y observer la vie autour de nous.





Siga La Vaca

Av. Rafael Obligado Costanera Norte 6340

Buenos Aires


Tarifs : $$


NOTE : Deux menus normaux (soit : entrées et accompagnements à volonté, en plus de la pièce de viande) et un pichet de bière pour 1560 ARS, soit environ 33€. Prenez en compte qu'il est tout à fait possible de manger pour 5€ à deux, en mangeant ailleurs (marché, stands de rue, etc.). Une trentaine d'euros étant une somme déjà importante en Amérique du Sud.


Le point commun des différents, et ô combien différents quartiers ? Les gens. Je vous en avais parlé dans un de mes posts Instagram, mais je pense que la variante qui ne changera jamais d’un quartier à l’autre, ce sont les gens. Je n’ai alors à ce moment passé que deux jours à Buenos Aires, et pourtant cela suffit pour me rendre compte de la simplicité de ses habitants. On croise dans les rues des hommes habillés d’une chemise et d’un pantalon, et des femmes habillées d’un t-shirt et d’un pantalon. Rien de plus simple, pas de marque ni d’extravagance. Ici on ne s’habille pas pour se pavaner. On s’habille pour ne pas avoir trop chaud la journée. Et je vous avoue que cela me laisse sans voix. Les européens ont tellement l’habitude de s’habiller en fonction du regard des autres, qu’il est difficile de penser autrement. Ici, vous n’avez pas l’impression de ce jugement. Et c’est peut-être sur cette touche que je commence à apprécier de plus en plus le lieu.


En remontant vers l’hôtel dans le quartier de San Telmo, nous croisons des familles, des personnes âgées, tous ont le sourire aux lèvres, et plus nous nous enfonçons dans les petites rues, plus la ville nous étonne. Nous croisons dans une ruelle un groupe d’hommes affairé autour d’un barbecue. La musique s’élève au-dessus de nous, on entend des rires, de gros éclats de rire. Des regards chaleureux et l’impression d’être dans un décor familial. Pour peu que nous restions à les regarder, je suis presque sûre que nous serions invités à manger avec eux, là sur le trottoir dans la rue. Et peu à peu, mon avis change soudainement, il me tarde à présent d’en découvrir plus de Buenos Aires !

N'hésitez pas à donner votre avis sur l'article ou à poser des questions, je vous attends dans les commentaires ou sur mon Instagram (@aphelievg) ! Et n'oubliez pas, un cityguide de Buenos Aires arrive dans le prochain article ! Lili

Tags : #Argentine #BuenosAires

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